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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 15:15

 

Alerte : la grande synagogue de Paris appelle à la guerre sainte !

samedi 24 mai 2014 par le Bureau National de l’UJFP

 

"Alerte : la grande synagogue de Paris appelle au Djihad. Sergent recruteur : Yossi Gal Ambassadeur d’Israël en France. Voici ce que l’on peut lire dans un communiqué officiel [*]

"L’Ambassade d’Israël souhaite informer la Communauté juive de l’arrivée d’un représentant de TSAHAL (l’armée israélienne) à Paris.

"La rencontre aura lieu à la Grande Synagogue de la Victoire, 44 rue de la Victoire, le 26 mai entre 18h30 et 20h00, 75009 Paris."

Et il est précisé que des rendez-vous individuels pour engagement sont possibles.

L’alliance de la kippa et du fusil UZI est organisée au centre de Paris.

La communauté juive religieuse se retrouve ainsi envahie et prise en otage dans le plus prestigieux de ses lieux de culte.

Pendant que la plupart des médias s’inquiètent du départ éventuel en Syrie de tel ou telle, c’est au grand jour et sans commentaires que Tsahal’ recrute dans un édifice religieux.

Tsahal :

  • une armée coupable de nombreux crimes de guerre avérés.
  • une armée qui en ce moment même organise l’épuration ethnique du Néguev et de la vallée du Jourdain en Cisjordanie, par la destruction des villages et l’expulsion des habitants (voir le rapport de l’Office des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires dans les territoires occupés palestiniens (OCHA) publié le 22 mai dernier).
  • une armée qui vient d’assassiner cette semaine deux adolescents mineurs et inoffensifs en Cisjordanie, ce qui a provoqué la demande de l’ONU d’une ouverture d’enquête, et fait scandale sur les chaînes de télévision du monde entier mais beaucoup moins en France.
  • une armée dont l’organisation DCI Palestine dénonce les arrestations de plus en plus fréquentes d’enfants et adolescents suivies de traitements violents en prison.

L’UJFP demande au gouvernement français de prendre immédiatement les mesures nécessaires pour rappeler à l’ambassadeur d’Israël en France les devoirs auxquels son accréditation l’oblige, dans le respect des lois de la République et du droit international.

 

L’Union Juive Française pour la Paix (UJFP) demande au Ministre de l’Intérieur, ministre des cultes, d’interdire immédiatement cette réunion, à la grande Synagogue comme ailleurs.

 

Bureau National de l’UJFP, 24 mai 2014

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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 14:26

Par Michèle Sibony
Union Juive Française pour la Paix

Dimanche à Paris, en marge d'une manifestation de soutien au peuple palestinien, des heurts ont éclaté entre militants pro-israéliens et pro-palestiniens. Que s'est-il vraiment passé ? Pour Michèle Sibony, membre de l'Union juive française pour la paix et de l'agence média Palestine, il n'a pas été rendu compte fidèlement de la réalité.

Commençons par ce qu'il faut dire, et ce qui devrait intéresser tout citoyen comptant sur ses médias pour être correctement informé : la "guerre" de Gaza comme elle est appelée n'est pas une guerre, c'est en réalité l'opération d'éradication du Hamas lancée par le gouvernement israélien à partir de l'enlèvement des trois colons qui a servi de prétexte, mais surtout annoncée dès la constitution d'un gouvernement d'union nationale soutenu par les États-Unis et l'Union européenne.

Depuis une semaine l'opération militaire "bordure de protection" a déjà fait plus de 200 cents morts, des civils hommes femmes et enfants pour l'essentiel, piégés sur un territoire minuscule, avec la plus haute densité de population du monde. Des centaines de blessés, des écoles des mosquées, des hôpitaux attaqués, tout cela lors de frappes dites chirurgicales. "L'Humanité" a informé du risque d'utilisation par l'armée israélienne d'une arme particulièrement redoutable : le dîme.

Une connivence médiatico-politique

Tout cela au moment du sinistre anniversaire de sept ans de siège et d'un blocus illégal aux yeux de toute la communauté internationale privant toute cette population de l'essentiel.

Au sens strict et précis de toutes les normes du droit international, il s'agit-là de crimes de guerre tels que définis par l'article 8 du statut la CPI.

Pardon de ce qui semblerait être une digression, mais qui dit cela en France ? Quel média rappelle ne serait-ce qu'une fois le contexte d'occupation et de colonisation qui enferme le peuple palestinien tout entier ? Qui rappelle que la résistance d'un peuple occupé est un droit ?

Nous avons assisté depuis le début de cette offensive à une présentation totalement univoque, en adéquation parfaite avec la position de notre propre gouvernement, elle même calquée sur la version israélienne des événements : Israël est attaqué par des roquettes et a le droit de se protéger par tous les moyens. Disons, pour rester pudiques, que les chiffres des victimes dans les deux camps parlent d'eux même du rapport de forces en jeu.

Il nous faut, pour pouvoir être clairs, commencer par dénoncer cette connivence médiatico-politique avec Israël, l'ambassade d’Israël en France et les soi-disant représentants de la communauté juive, le CRIF.

Les manifestants pro-palestiniens sont tombés dans un piège

La manifestation à Paris du 13 juillet était la première grande manifestation nationale de soutien à la Palestine. Quelques jours avant la manifestation dont le parcours était connu, Barbès-Bastille, les sites de plusieurs groupes juifs d'extrême droite appelaient à un rassemblement de soutien à Israël devant la synagogue de la rue de la Roquette, qui devait servir de bastion et de clé de voûte à l'opération de par sa proximité de la fin du parcours : on peut voir ces appels et cette préparation ici.

Le président du consistoire central, Joël Mergui, a affirmé lui à l’AFP que "plusieurs dizaines de manifestants" s’étaient "délibérément" rendus devant la synagogue de la Roquette, non loin de la Bastille, "pour agresser verbalement et physiquement des juifs" réunis dimanche après-midi "pour prier pour la situation en Israël et pour la paix" (sic).

Les provocateurs – tous les témoins et les vidéos le montrent – ont été protégés et aidés par la police, ils ont entraîné à coups d'insultes et de fumigènes un petit groupe de manifestants excédés vers la synagogue.

Attirés devant la synagogue, les jeunes manifestants sont tombés dans le piège qui a permis :

1- De ne pas parler de Gaza, et de ce qui s'y joue

2- De ne pas parler de la solidarité française avec la Palestine,

3- De transformer la grave question des crimes commis en ce moment à Gaza, en une opération antisémite méritant sanction, et

4- La sanction est sortie du tiroir où elle était prête : volonté d'interdiction des manifestations de soutien à la Palestine.

Il y a d'autres questions à se poser

Le manque de clarté de la plupart des médias français, tombés dans le même piège, sans doute parce qu'ils n'avaient même pas pris la peine de "couvrir" la manifestation, et qui ont décidé comme on le leur avait soufflé qu'en l’occurrence le seul événement c'était des "heurts antisémites", a largement contribué à la réussite de cette opération.

L'un d'eux s'est-il interrogé sur le sens d'un rassemblement destiné à soutenir Israël devant et dans une synagogue ? L'un d'eux a-t-il mentionné que la grande synagogue de la Victoire recevait il y a un mois un général de l'armée israélienne, qu'elle présentait à ses ouailles pour parler du service militaire en Israël ?

Il y a ceux qui parlent, repris par le ministre Valls, d'importation du conflit. En réalité, il nous semble qu’on peut se poser la question d’une stratégie concertée, entre le CRIF et l'ambassade d'Israël, qui se résume en quelques phrases simples, mais redoutables : sachant qu'il n'est à l'évidence pas possible de gagner la bataille de la popularité, il s'agit de faire à tout prix diversion et forcer le silence.

L'antisémitisme est alors tragiquement utilisé quand il existe, comme dans le cas de l'affaire Merah à Toulouse, pour imposer le renforcement des liens avec Israël, et quand il n'existe pas il faut le fabriquer parce qu'il est la meilleure arme, la seule dont on dispose et qui marche à tous les coups pour faire taire sur les crimes en cours à Gaza.

Qui trouble l'ordre public ? De quel ordre s'agit-il ? Ce sont là les questions que chacun devrait se poser.

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20 juillet 2014 7 20 /07 /juillet /2014 20:18

Nous sommes dirigés par des personnages , au plus haut niveau de l'Etat , qui ont clairement affiché leur soutien inconditionnel à Israel , rompant ainsi avec la tradition française d'avoir une position équilibrée !   et que dire d'un premier ministre qui affirme être lié éternellement au peuple juif , et à Israel ,  faisant ainsi l'équation malheureuse  Israel = juifs !!    Qui condamne donc la politique Israélienne , est donc forcément antisémite à leurs yeux  !  voilà le message qu'ils ne cessent de faire passer !!   Ainsi avec ce gouvernement , il est de plus en plus difficile de dénoncer les massacres dont sont victimes le peuple palestinien , sans être taxé d'antisémites !!!  ,  ou d'importer une guerre de religion !!  quelle mauvaise foi !!!! 

Incroyable , scandaleux de faire un tel amalgame !!!   et ils ne s'en privent pas dans leurs déclarations !!  Ils s'en servent pour interdire les manifestations !!!   Des manifestations qui ont d'ailleurs lieu partout dans le monde !!!    Dénoncer l'attitude d'Israel avec  ses massacres de civils , de femmes et d'enfants ,  serait donc faire preuve d'antisémitisme , selon ce gouvernement ??   Inadmissible !!!   intolérable de tels sous-entendus  indigne d'un gouvernement responsable  !!!  Ce gouvernement pro-israelien ,  utilise une manipulation de masse scandaleuse , voulant faire croire qu'il s'agit d'un conflit inter-religieux qui ne doit pas être importé en France !!   Il fait semblant de ne pas comprendre qu'il s'agit de dénoncer un véritable massacre de civils innocents !  Ainsi donc , on n'aurait plus le droit de dénoncer les injustices dans le monde ?? 

Non , il n'est pas question de la fermer !!!  On a dénoncé le politique américaine au Vietnam avec ses massacres de civils au napalm ,en son temps , et on continuera de dénoncer tous les autres massacres !  fussent -ils Israeliens !!!!   n'en déplaise  aux deux pro-israeliens Holande et Valls !!!   NON !   ce n'est pas se défendre que de bombarder , et massacrer des centaines de civils , femmes et enfants !  En 14 jours ,  400 morts !!!  ils bombardent partout avec leurs avions , leurs chars , leurs bateaux !  tuant des enfants sur les plages !!  il n'y a pas de terroristes du Hamas sur les plages !!!   Les rues sont jonchées de cadavres d'enfants déchiquetés !!!!   Ce n'est pas une guerre ,  c'est un massacre  !!    Sur la seule journée d'aujourd'hui plus de 40 morts palestiniens !!! 

Voir :  Le puissant lobby pro-israelien !  çà explique que ce pays a le droit de tout faire en toute impunité !  le documentaire qui n'a pas plu à Israel

 

Mes interventions sur facebook
 

Manifester est un droit constitutionnel inaliénable !!
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2 mars 2014 7 02 /03 /mars /2014 17:23

Ceux qui soutiennent la seconde révolution orange , pro occidentale , ( comme le camarade Poutou , très mal éclairé ..  par ex )  devraient lire çà ! 

 

 

" Pourquoi Ianoukovitch a différé la conclusion de l’accord avec l’UE, déclenchant les premiers rassemblements sur la Place Maïdan !!! "

... parce que l'UE commençait déjà à vouloir imposer à l'UKRAINE son diktat anti-social et son lot de privatisations  !!! c'est clairement dit et détaillé dans cet article ! ...

Mais çà , on ne vous l'a pas dit sur TF1 , ou BFM-TV ! etc ...  .. y'avait juste les bons pro-européens ,  et les méchants ! les méchants forcément du coté russe !

 

voir article en dessous !

 

 


Antagonisme Est-Ouest

Ukraine, année zéro ?  

source  http://www.7lameslamer.net/ukraine-annee-zero.html

 

 

Plus que la violence des mobilisations, surtout localisées dans l’Ouest de l’Ukraine et dans la capitale, c’est l’indécision qui aura finalement emporté le Président Viktor Ianoukovitch. Ayant balancé d’Est en Ouest, le Chef d’État a lui-même enclenché la dynamique de la crise en se tournant vers la Russie, là où une partie de l’opinion attendait — et espérait — la signature d’un accord douanier avec l’Union européenne.

Le tort du dirigeant ukrainien aura été de penser, trop longtemps, pouvoir cumuler les avantages d’une proximité accrue avec l’Europe occidentale et de relations privilégiées avec la Russie.

À la tête d’un État au bord de la faillite, continuateur et bénéficiaire d’un système de corruption installé de longue date et sans cesse aggravé depuis la « Révolution orange » de 2004, Viktor Ianoukovitch avait, en 2012, initié un accord d’association avec l’Union européenne. Perspective qui ne plaisait guère à sa « base » électorale, composée pour bonne part des russophones de l’Est du pays auxquels le dirigeant, fort de ses bon scores dans les sondages d’opinion, pensait toutefois pouvoir faire avaler la pilule.

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C’est dans la partie Est de l’Ukraine que se concentrent les hauts revenus (en rouge sur la carte 1), l’électorat du Président Ianoukovitch (en bleu clair sur la carte 2), et la population russe et russophone (carte 3). Source : Wikicommons & Institut international de sociologie de Kiev.

L’accord, a priori, devait permettre à l’Ukraine d’obtenir 20 milliards de dollars de crédits de la part du FMI et de l’Union européenne, facilités assorties de contreparties sans doute sous-estimées par Kiev. D’autre part, les négociateurs européens, dont l’ex-Président communiste polonais, Alexander Kwasniewski, et le commissaire, Stefan Füle, se sont employés à rassurer le Président ukrainien quant à la compatibilité de l’accord avec l’UE et des relations de libre-échange avec la Russie, notait en décembre dernier la journaliste, Olga Vlassova, dans un article remarqué paru dans la revue spécialisée « Ekspert ».

Sans doute, estime l’analyste, M. Ianoukovitch espérait-il ainsi faire de l’Ukraine — membre de deux zones de libre-échange — le lieu de transit entre l’Est et l’Ouest, percevant de confortables dividendes et relativement préservée des l’influences politiques russe et occidentale. Un début de « dégrisement » — écrit Mme Vlassova — vint avec les contingentements drastiques imposés en août par les Russes aux importations ukrainiennes.

 

Jugeant sans doute que le Président ukrainien, brouillé avec Moscou, pris dans l’ornière du déficit et poussé par son opinion publique, n’avait désormais d’autre choix que l’Europe, l’UE et le FMI dévoilèrent leur jeu : pour accéder aux crédits, Kiev devait impérativement libéraliser le marché ukrainien, couper drastiquement dans les budgets sociaux, et privatiser les secteurs-clef de l’économie — notamment ceux de l’énergie et des chemins de fer — en faveur d’entreprises occidentales.

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Élu en 2010, Viktor Ianoukovitch a perpétué le système de corruption institutionnalisée qui gangrène le pays. Démis par un coup de force et réfugié dans le sud de la Russie, il demeure, en droit, le Président de l’Ukraine.

Des exigences auxquelles s’ajoutaient celle d’une hausse conséquente du prix du gaz, destinée à renflouer les compagnies publiques avant privatisation, et — cerise sur le gâteau — la libération de l’oligarque, Ioulia Timochenko, dirigeante de l’opposition. M. Ianoukovitch était donc prié de se placer lui-même la tête sur le billot, en remettant en selle sa principale opposante et en se coupant de sa clientèle oligarchique, qui entendait bien profiter elle-même des privatisations, ainsi que des classes populaires et moyennes.


Fin novembre, le Président ukrainien différait la conclusion de l’accord avec l’UE, déclenchant les premiers rassemblements sur la Place Maïdan. Active en coulisses, la Russie abattit sa carte maîtresse à la mi-décembre : une proposition de rachat de bons du Trésor ukrainien à hauteur de 15 milliards, assortie d’une baisse du tiers du prix du gaz vendu à l’Ukraine. La proposition n’était « liée à aucune condition, ni à une hausse, ni à une baisse, ni au gel des avantages sociaux, des retraites, des bourses ou des dépenses », précisait Vladimir Poutine.

Entre un scénario à la grecque impulsé par Bruxelles et une perfusion plus ou moins indolore du « soft power » russe, le leader ukrainien eut tôt fait de choisir, prenant le contrepied de plusieurs mois d’intense propagande pro-européenne menée à sa propre initiative.

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Rassemblement sur la place Maïdan (Photo : Nwassa Gnatoush)

M. Ianoukovitch a ainsi négligé la capacité des nationalistes de l’Ouest du pays — majoritairement de langue ukrainienne — de transformer en crise politique ce choix de système douanier, somme toute plutôt rationnel sur le plan économique.

Selon une lecture purement objective — et donc fatalement objectiviste — les manifestations de Kiev et des grandes villes de l’Ukraine occidentale évoquent les « Manifs de droite » initiées il y a quelques années avec dérision par les intermittents du spectacle : en se mobilisant pour l’accord européen, les citoyens bravaient la police pour payer le gaz plus cher, trancher dans leurs budgets sociaux et brader leurs entreprises publiques. Mais au-delà de la question européenne, Maïdan a fait point focal pour toute une frange désespérée de la jeunesse issue des régions rurales déshéritées et des banlieues sinistrées de l’ouest du pays.

Mais c’est une tout autre vision de l’enjeu qui s’est imposée, grâce pour bonne part à l’extrême-droite si l’on peut dire « culturelle » qui, incontestablement, a assumé le leadership au moins idéologique du mouvement dit de Maïdan.

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"Tabassons les youtres" : le slogan antisémite barre les T-Shirts du parti néo-nazi "Svoboda" (Parti National-Socialiste d’Ukraine). 4e formation du pays sur le plan électoral, "Svoboda" est à l’avant-garde du mouvement de Maïdan. Photo : NewsRu.

Maîtres de l’image et des réseaux sociaux, des mouvements tels que les partis nazis « Svoboda » et « Pravy Sektor », ainsi que les innombrables organisations ultranationalistes issues de la « Révolution orange » de 2004 ont su donner à voir la contestation comme un affrontement civilisationnel opposant la société occidentale « ouverte » au despotisme oriental.

Sur le terrain symbolique (et sur le terrain tout court) les anti-Ianoukovitch « rejouent » à l’envers le Second conflit mondial : réhabilitation de la Collaboration et de ses figures, dont le nazi local, Stépane Bandera ; réhabilitation de la division SS ukrainienne « Galicie », considérée comme libératrice ; vandalisation des Mémoriaux de la Seconde guerre mondiale, retranchés de l’universel anti-Nazi et ravalés au rang de verrues judéo-bolchéviques.

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À gauche, des aigles qui auraient été crucifiés par les manifestants lors du saccage du palais présidentiel. À droite, un militant communiste torturé avec une croix lors d’un simulacre d’exorcisme et de conversion forcée. La symbolique médiévale sourd d’un antagonisme géopolitique, reformulé en termes civilisationnels par ses protagonistes. Photos : Tweeter #Euromaidan & Форум правда.

Les représentations médiévales sourdent même ça et là, dans un simulacre de conversion forcée d’un cadre du Parti communiste, torturé publiquement avec une croix, ou la crucifixion des aigles du zoo du palais présidentiel. Imputée aux manifestants, cette mise en scène évoque le saccage de Byzance par les Croisés qui, au XIIIe siècle, avaient supplicié et mangé le lion apprivoisé de l’Empereur Alexis V.

Mais l’écume de ces revenez-y nazifiants et orientalistes ne doit pas occulter la partie du « grand jeu » qui se déroule en Ukraine. « Qui domine le Heartland domine le monde », dispose le vieil axiome géopolitique, que l’influent Zbigniew Brezinski — qui, depuis Jimmy Carter, a l’oreille des Présidents américains — a contribué à placer au cœur de la géo-stratégie américaine, y compris dans le contexte de l’après Guerre froide. Une entreprise formulée sur le plan doctrinal dans l’essai « The Great Chessboard », en 1997.

Le « Heartland », cœur ou pivot du monde, serait la portion de terre émergée comprise entre la Volga et la Chine du Nord ; l’Ukraine en serait l’entrée et doit, écrivait Brezinski en 1997, demeurer hors de la sphère d’influence russe afin de préserver la « primauté de l’Amérique sur l’Eurasie ».

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"Qui domine le Heartland domine le monde" : d’influents théoriciens américains tels que Zbigniew Brezinski reprennent à leur compte l’axiome issu de la géopolitique de Mac Kider. Le "Heartland" , ou coeur du monde, s’étendrait de la Volga au Yangtsé. L’Ukraine en serait l’une des clefs...

Le Président ukrainien — qui a décidément accumulé les erreurs — aura donc aussi pêché par économisme, ne percevant pas derrière les questions de libre-échange les antagonismes dont son pays constitue l’enjeu.

Fait sans doute unique dans l’histoire contemporaine, le dirigeant, incapable d’adopter une ligne cohérente aura, tout le temps de la crise, permis qu’une enfilade de personnalités politiques étrangères, allant de Guido Westerwelle à Victoria Nuland, en passant par John Mc Cain, s’expriment contre lui, accueillies par la foule en partie armée de ses opposants, massée sur la place Maïdan.

Autant d’erreurs et de tergiversations aux yeux du pouvoir russe, qui n’avait déjà guère de considération pour M. Ianoukovitch, nous rappelle l’un de nos contacts. Moscou n’a donc pas empêché la chute d’un si décevant partenaire, et s’est bien gardé, jusqu’à présent, d’intervenir dans le conflit.

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Dans le contexte de crise, Ioulia Timochenko est sans doute l’adversaire préférée de Vladimir Poutine, qui ne dédaigne pas de l’appeler par son prénom et avait critiqué son emprisonnement en 2011. Photo : Russavia

Or, c’est bien vers une réaction directe que les pouvoirs occidentaux, Etats-Unis en tête, souhaitaient mener Vladimir Poutine, en pleins Jeux olympiques. Mais les Russes, qui avaient tout à gagner à jouer la montre, ont laissé le régime tomber par la force et n’ont émis aucune objection sérieuse au retour de Mme Timochenko, dont Vladimir Poutine, qui l’appelle à l’occasion et en public par son prénom, avait d’ailleurs critiqué l’emprisonnement en octobre 2011.

Les sanglants affrontements du 18 février, qui se soldèrent par une trentaine de morts dont 10 policiers, confirmèrent la disgrâce de M. Ianoukovitch auprès du pouvoir russe. Un désaveu durable, exprimé hier par le Président ukrainien lui-même, qui, lors de sa conférence de presse, a admis n’avoir pu parler à son homologue russe que par le truchement « d’officiers patriotes ». M. Ianoukovitch, qui s’estime victime d’une « bande de radicaux », s’est plaint du silence russe à son égard. Réfugié dans le sud de la Russie, c’est de là qu’il espère reprendre les rênes d’une Ukraine « décentralisée ».

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Mikhail Dobkine a démissionné de son poste de Gouverneur de la ville de Kharkov le 26 février dernier, pour se consacrer à l’élection présidentielle du 25 mai prochain, où il compte "porter les intérêts des Russophones". Juif, il est la bête noire de nombreux "Maïdanistes". Photo : Ace^eVg

Mais il y a fort à parier le Kremlin, qui, à la différence de Washington, ne s’encombre guère d’idéologies messianiques et civilisationnelles, a déjà fait son deuil de l’unité ukrainienne — ce qui n’empêche pas Moscou de rester dans le jeu en soutenant la candidature à la future élection présidentielle de l’ex-gouverneur de Kharkov, Mikhaïl Dobkine.

La ligne de fracture se creuse d’heure en heure entre l’Ouest, où le mouvement de Maïdan trouve ses racines, et l’Est russophone. La Russie n’a d’ailleurs guère d’efforts à déployer pour affermir son influence sur cette région fortement industrialisée dont la Crimée, qui abrite la Flotte de la Mer Noire, constitue l’un des enjeux stratégiques majeurs : le ralliement des populations est en effet hâté par la russophobie du pouvoir qui a émergé à Kiev…

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50.000 des 350.000 habitants de Sebastopol se sont rassemblés pour demander l’aide de la Russie, avant d’entonner un chant anti-nazi. Photo : Русский блок

A peine installées, les autorités dites transitoires ont supprimé les bases légales de l’enseignement du Russe et des autres langues minoritaires, et lancé un processus de « lustration » (comprendre : de purges) qui cible avant tout les fonctionnaires russes et la Justice. Magistrats battus et intimidés, chasses à l’homme...les milices de Svoboda et de Pravy Sektor opèrent librement, mettant en pratique le mot d’ordre « tabasser les youtres et les ruskofs ».

C’est dans ce contexte que les foules russes se rassemblent à leur tour sur les places de « leurs » grandes villes. Le drapeau tricolore de la grande puissance voisine flotte depuis le 25 février dernier sur la mairie de Sébastopol — ville-port de 350.000 habitants largement demeurée sous influence économique et culturelle russe, qui abrite le quartier général de la Flotte de la Mer Noire. Entonnant des chants anti-nazis, 50.000 personnes s’étaient rassemblées l’avant-veille sur la place de cette ville de 350.000 habitants, pour demander le « secours de la Russie ».

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Quatre Iliouchine (avions militaires de transport lourds) se sont posés aujourd’hui à Simferopol, capitale régionale de la Crimée. Photo : Украинский морской портал

Au maire non-élu, car directement désigné par le Président ukrainien, a succédé un édile directement nommé par les manifestants. Des tanks russes, voire des hélicoptères de combat, auraient été signalés en Crimée. La logique de partition, qui semble déjà à l’œuvre, débouchera-t-elle sur un scénario à la Yougoslave, notamment dans les zones où cohabitent Russes et ukrainiens ?

« C’est déjà une guerre », dit-on dans les milieux géopolitiques, où l’on est très attentif au développement rapide de milices populaires. Mais, soulignent nos interlocuteurs, l’Ukraine en 2014 n’est pas l’espace balkanique des années 1990.

La Russie, qui a pour l’heure évité de porter la responsabilité politique d’un « coup » à Kiev et a consenti — non sans difficultés — à accueillir celui qui, en droit au moins, reste le Président de l’Ukraine, n’a ni intérêt à une guerre, ni à des troubles prolongés, et pas même, sans doute, à l’annexion de la partie orientale de l’Ukraine, pourtant réclamée à corps et à cris par les manifestations de rue.

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Mairie de Kharkov (seconde ville du pays) : le drapeau russe remplace les couleurs ukrainiennes.

En revanche, la « jurisprudence » géorgienne de 2008 laisse penser que Moscou n’hésitera pas à intervenir contre une action militaire ou une tentative de subversion dans l’aire culturelle et linguistique russe... Une aire dont la Russie est désormais et plus que jamais perçue comme le protecteur.

Garder l’équilibre, alors que la partie occidentale risque de s’enfoncer dans le chaos et de se voir, à terme, imposer une « thérapie de choc », et alors que les chancelleries occidentales pourraient être tentées d’enliser Moscou dans un conflit ethnique larvé : la nouvelle manche pourrait être la plus délicate à jouer pour le Kremlin qui, dans le même temps, voit ses positions dans l’Est industriel renforcées par la réaction des russes d’Ukraine face à la crise de Kiev.

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Manifestation pro-russe à Donetsk. La pancarte proclame "en Russie sont nos frères, en Europe nous sommes asservis". Photo : Tweeter/RT

Après Sebastopol et Simferopol, les villes de Kharkov et Donetsk sont, ce soir, le théâtre de vastes mobilisations pro-russes. Cet après-midi, la Douma a demandé au Président russe de permettre l’utilisation de la force, en cas d’atteintes aux ressortissants russes et aux troupes présentes sur le territoire ukrainien. En écho, la « Rada » (Parlement ukrainien) de Kiev a retenti des appel à la « mobilisation générale » lancé par le boxeur Vladimir Klitchko, figure de proue du parti « UDAR ». Laurent Fabius a pour sa part appelé au respect de l’intégrité du pays… Un voeu bien difficile à prendre au sérieux du côté russe, où, l’on considère, non sans raison, les chefs d’État européens comme les parrains du « coup » de Kiev. En ce premier jour du mois de mars, l’Ukraine, elle, semble bien entrée dans son année zéro.

Geoffroy Géraud Legros

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Geoffroy Géraud Legros

Rédacteur en chef, Éditorialiste.

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6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 16:25

Le président Chávez conspué en Occident était un adversaire commode, permettant aux démocrates occidentaux de se construire une bonne conscience à coups de clichés. Contre qui vont-ils désormais s'acharner ?

 

Que vont-ils faire, maintenant que leur plus grand adversaire a passé l'arme à gauche ? L'Occident a perdu un paladin chavez.jpeginimitable, un ennemi sans égal qui, au cours des années passées à la tête du Venezuela, a mis à nu toutes les hypocrisies qui permettent aux démocraties occidentales d'asseoir leur légitimité. Diabolisé par la presse, ridiculisé jusqu'à tourner en ridicule ceux qui se moquaient de lui, Hugo Chávez était le miroir inversé à partir duquel les âmes bien pensantes des pays occidentaux construisaient leur propre image de démocrates honnêtes. Le président vénézuélien, décédé le 5 mars 2013, était le scélérat de l'histoire car il avait offert l'asile au leader de la révolution libyenne, Mouammar Kadhafi, peu avant sa mort.

Et pourtant, ceux qui avaient passé des décennies à négocier des accords pétroliers avec le colonel haut en couleurs étaient aussi ceux qui critiquaient Chávez. Même chose avec l'Iran : à chaque fois que le dirigeant vénézuélien recevait le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, les colonnes de la presse occidentale et les chroniqueurs télé s'en prenaient violemment à Chávez. Pendant ce temps, les compagnies pétrolières des pays de ces journalistes étaient installées à l'étranger pour exploiter les puits pétroliers iraniens. Deux poids, deux mesures. Les condamnations étaient à sens unique.

 

suite ici

 

 

les grands faits d'armes de Chavez , en vidéos

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3 février 2013 7 03 /02 /février /2013 16:13

Non mais vous avez entendu ce qu'il a dit ?   Cette phase est reprise  partout !  et elle m'a également interrogé ! 

 "La France est avec vous, la France est à vos côtés, la France est fière de vous, et moi je veux vous dire que je viens sans doute de vivre la journée la plus importante de ma vie politique, parce qu'à un moment une décision doit être prise, elle est grave, elle engage la vie d'hommes et de femmes"

Ok , je comprends qu'on se peut se laisser aller à l'émotion , dans ce moment de liesse ,mali-copie-3.JPG  ou l'on est applaudi  !   de même Fabius .. Vous l'avez vu ?  jouant des bras avec ses poings fermés , comme un boxeur qui avait gagné son combat ( sauf que lui , n'est pas au front ) .. facile avec les bras et poings des soldats ! ..

Oui c'est une décision grave de décider d'entrer en guerre !  car non seulement elle engage la vie d'hommes et de femmes  !  mais elle en cause la mort avec certitude ! une guerre sans mort çà n'existe pas , çà devrait se savoir    !  et des morts innocents  il y en a déjà eu trop à en croire certaines organisations !  ( sans parler de la cinquantaine d'otages tués lors de la réponse adaptée

De dire que " la France est à vos cotés .. alors que le parlement n'a même pas été saisi , c'est un peu fort !  ....  qu'elle est fiére de vous ( ?? )  on se demande le sens de cette phrase qui ne veut rien dire !  pourquoi on serait spécialement fier du peuple malien ? .. déjà l'expression "   " fier d'être français "  me semble d'une absurdité ! .. d'une imbécilité !  

M'enfin, çà fait partie des discours stéréotypés de nos chefs d'Etat , au même titre que " morts pour la France "  qui s'imaginent parler au nom de tous , comme pour se dédouaner ,  alors qu'ils ont volontairement pris une décision personnelle !  ( c'est pas parce que la constitution le permet , qu'il est interdit de demander l'avis du parlement ou du peuple ) 

 

Alors bon !  l'entrée en guerre .. c'est devenu maintenant presque une habitude ! Hormis Chirac qui n'a pas marché dans la combine au sujet de l'Irak ! ils ont tous cherché à avoir leur petite guéguerre !  A croire qu'on entre pas dans l'histoire si on ne l'a pas eue !  faut pas me la faire à moi, que toutes ces entrées en guerre ont pour objet la défense des peuples opprimés !  suffit de bien scanner la planéte !  des peuples opprimés çà ne manque pas ,  comme des peuples qui crévent de faim ou de maladies , sans qu'on intervienne !  .. D"ou paradoxalement le terreau du terrorisme !  .. 

Alors qu'Hollande vienne nous dire çà ..  bein, oui çà fait partie du job !  .. et qu'on en arrive même à faire le coq ,  ou le boxeur vainqueur et puissant ( comme Fabius ) ..

 De dire de cette phrase ( la 3éme en son genre ) qu 'il vient de vivre    la journée la plus importante de sa vie politique   prononcée un jour ou il est applaudi par un peuple   ,  et bien  loin de celui  qui l'a élu ,  qui l'a conduit là ou il est ,  en espérant le changement tant attendu , çà peut être interprété par une frustration , du mépris !  

 

En effet ,  nous aurions pu légitimement penser que le jour  ou il s'est fait élire , à savoir le 6 mai 2012 au second tour face au président sortant Sarkozy  avec 51,64 % , c'était celui là , le jour le plus important de sa vie !  Et aussi le jour le plus important pour des millons de français qui aspiraient au changement !  

 

- En finir avec les injustices sociales ! .. le chomage .. 

- En finir avec les restaurants du coeur ou toute la misére de France fait la queue

- En finir avec ces mal-logés qui meurent dans les incendies d'hotels ou d'immeubles infectes

- En finir avec ces SDF qui continuent eux aussi de mourir dans nos villes modernes

- En finir avec ces malades qui meurent parce que les soins de santé sont devenus trop chers pour eux

- En finir avec ces hopitaux qui ferment ,  ou qui manquent de place , avec leurs lots de victimes , dont encore une aujourd'hui !  .. en plein Paris !  

- En finir avec les suicidés du travail  , les maladies professionnelles qui tuent avant l'heure 

- En finir avec ces victimes de médicaments et de ce systéme d'alerte défaillant encore et encore !

 

C'est pour celà qu'on les élit d'abord ! mettre fin à cette sauvagerie macabre, moderne !  c'est pour celà  qu'on leur fait confiance !  Ils devraient en être touchés, reconnaissants  !  

Et bien non, ce n'est pas ce jour là , le jour ou ils sont élus ou on leur accorde notre confiance pour changer çà , le plus important jour de leur vie ! .. 


..... C'est le jour ou ils décident d'aller en guerre ,  ! .. Comme si il y avait des guerres sans mort !  Vous me direz quoi de plus normal pour un familier de la " chose militaire " !  

 

Ca présage !  Ceux qui voulaient le changement en France ,  en seront pour leur frais !  

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2 février 2013 6 02 /02 /février /2013 16:56

Notre général en chef des armées s'en  est allé se faire congratuler au Mali  !   On se croirait mali-hollande.jpegdu temps de Sarko ! .. Alors nous allons avoir droit aux belles images un peu partout sur les chaines d'infos  , ou le peuple malien acclame son libérateur avec des fleurs , des applaudissements, des cris de joie  !  Comment ne pas comprendre ce courant de sympathie  !    Psychologiquement  çà doit lui remonter un peu le moral , car là ou il a été élu ,  sa côte de popularité était au plus bas !  Et puis , il suffit parfois d'avoir des idées qui tombent à pic  , pour renverser la tendance ,  par exemple aller au secours de peuples opprimés par de méchants terroristes ,  même si on  met tout dans le même sac ( fanatiques religieux ,  brigands , trafiquants) et Touaregs qui habitent cette région depuis des siécles !  ..

 

Jusqu'à présent ,  pas trop de problémes pour notre général en chef , grisé par la progression rapide de nos troupes !  nous sommes dans la phase d'euphorie ,  ils sont à venir  avec la sécurisation des villes reconquises , la question Touareg , et déjà le fait que certaines organisations font état d'exactions de l'armée malienne !  en n'oubliant pas non plus que pour le moment , il n'y a toujours pas d'Etat au Mali  (  président par intérim , issu d'un coup d'Etat ) Comment se dérouleront les élections qui doivent se tenir avant le 31 juillet 2013 ?

 

chef-de-guerre.jpegLe coq , vous l'avez compris , pourrait très vite déchanter ! .. Au passage , avez vous remarqué la facilité et la rapidité avec laquelle certaines villes importantes ont été reprises en main ? ..  Ca détruit l'argumentation qu'ils avaient prétextée pour une intervention d'urgence , et rapide !  En effet , les terroristes étaient sur le point de prendre Bamako ,  il ne fallait pas qu'il prennent la capitale ,  il aurait été difficile de les en déloger ... Quand on voit maintenant  comment se déroulent les opérations , et avec une facilité étonnante de reconquête des villes .. On peut penser que ce prétexte était faux !  ... et que c'était plutôt çà

 

Pendant ce temps , en France , on n'a jamais tant parlé des réformes de société ,  le mariage pour tous !   les manifs et contre manifs , et re-manifs et contre manifs  qui occupent avec le Mali , toute l'actualité ,  une circulaire concernant une quarantaine d'enfants  qui met le feu à l'assemblée nationale , alors qu'il ne s'agit que d'un rappel à la loi, ( art 18 du code civil ) comme si ce gouvernement ne connaissait pas la mauvaise foi des députés UMP , qui ont sauté sur l'occasion pour en rajouter sur le mariage homo !  était ce vraiment opportun ?   Et revoici  le vote des étrangers qui revient ,  après avoir été relégué au second plan , il n'y a pas si longtemps ! 

 

Il est vrai que depuis un certains temps , les problémes sociaux se multiplient !!   Le chômage auquel ce gouvernement semble impuissant à endiguer ,   la multiplication des fermetures de sites  ou plans sociaux annoncés .

  

- PSA avec la fermeture du site d'Aulnay , d'ailleurs validée par ce gouvernement , avec 8000 supressions d'emplois , suivi par Renault

 

- Renault Avec ses 7500 supressions de postes, d'ici 2016 , Alors que son PDG touche un salaire plus que mirobolant ! Le salaire de Carlos Ghosn chez Renault s’est élevé en 2012 à 2,79 millions d’euros. Un montant qui correspond à 22% de sa rémunération globale puisqu’en tant que patron de Nissan, il a touché 9,92 millions d’euros.

 

 Goodyear qui annonce la fermeture de son usine d'Amiens Nord ( 1250 salariés )  sous fond de guerre syndicale ,  et un ministre du redressement en plein désarroi, qui souhaite remettre tous les acteurs autour de la table "  Nous souhaitons que la CGT mette de l'eau PSA.jpegdans son vin, que la direction mette du vin dans son eau , et que Titan boive le vin, et l'eau des deux "  Et le FN qui en profite pour régler ses compte avec la CGT !  Voilà ou on en est dans cette boite , ou le sort des travailleurs semble passer au second plan ! 

 

- Sans oublier les centaines d'autres sites aux fermetures annoncées  , dont on parle moins ..

 

Et puis , il faut bien faire passer la pillule des douloureuses de février :


Hausse de 2,1% des tarifs des péages d'autoroutes

Baisse du taux du livret A de 2,25 , à 1,75 %

 

Bon retour au Général en chef ! y'a du boulot en France ! 

 


 

 

Quelle aubaine pour Hollande , cette Constitution remodelée sans trop de battage médiatique !

 

 

Qui peut déclencher une guerre ?

En France, la Constitution de la Cinquième République stipule dans son article 35 :

  1. La déclaration de guerre est autorisée par le Parlement.
  2. Le Gouvernement informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l’étranger, au plus tard trois jours après le début de l’intervention. Il précise les objectifs poursuivis. Cette information peut donner lieu à un débat qui n’est suivi d’aucun vote.
  3. Lorsque la durée de l’intervention excède quatre mois, le Gouvernement soumet sa prolongation à l’autorisation du Parlement. Il peut demander à l’Assemblée nationale de décider en dernier ressort.
  4. Si le Parlement n’est pas en session à l’expiration du délai de quatre mois, il se prononce à l’ouverture de la session suivante.

 Autant dire que c’est le Président de la République qui a ce pouvoir, puisque :

  • Il n’est pas obligé d’en référer au Parlement avant le déclenchement des opérations, car il peut le faire dans les trois jours qui suivent (en cas de conflit nucléaire, c’est risible), pourquoi s’en priver ? (Alinéa 2)
  • Il peut y avoir « débat », mais il n’y a « aucun vote », autant dire que le Parlement n’a aucun pouvoir sur le sujet. Le Président de la République peut faire ce qu’il veut ! (Alinéa 2)
  • Si le Parlement n’est pas en session (session ordinaire du premier jour ouvrable d’octobre au dernier jour ouvrable de juin), pas question de le convoquer (session extraordinaire), il faut attendre la session suivante : une prolongation de guerre n’est ni importante ni urgente !
    (Alinéas 3 & 4)

Mais au fait, pourquoi n’avons-nous pas parlé de l’alinéa numéro 1, le plus important ?

Tout simplement parce qu’il s’agit du seul contenu originel de l’article 35 de la Constitution du 4 octobre 1958 !

Oui, « La déclaration de guerre est autorisée par le Parlement. » Point barre !
Ce qui signifie clairement, dans l’esprit de la Constitution française, que c’est le Parlement qui donne l’autorisation au Président de la République de faire une guerre, avec demande préalable (sous-entendue).

Tout le reste, qui ressemble à un bricolage, a été ajouté lors de la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 voulue par Nicolas Sarkozy, Président de la République de l’époque.

Sauf que ce genre de modification, majeure, n’a pas fait l’objet d’un grand battage médiatique.

Certains s’étonnent pour le Mali : « Le Parlement n’a pas autorisé cette guerre », restés collés qu’ils sont à la constitution de 1958… Mais depuis 2008, la véritable « autorisation » n’a à être recherchée (mollement) qu’après quatre mois de guerre.

Sarkozy, comptant être réélu, avait-il dans la tête de déclencher une guerre ?

François Hollande, qui a bien compris l’intérêt de ces modifications, a sauté sur cet article 35 révisé pour jouer le chef de guerre et pérenniser la Françafrique.

Si l’on considère que le Parlement est l’émanation du peuple, il y a eu en l’espèce un beau hold-up démocratique, puisque ce peuple n’a plus voix au chapitre et que le Président, seul, peut déclencher tous les conflits qu’il veut, pour les intérêts (occultes ou non) de son choix, et ce pour des périodes de quatre mois (éventuellement renouvelables, puisque « quand le vin est tiré, il faut le boire »).

Prendre les citoyens pour des cons, pour des pigeons, n’est pas très élégant, surtout à ce point !

Vous avez dit démocratie ?

Article vu chez le Grincant.com

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28 janvier 2013 1 28 /01 /janvier /2013 15:15

A chaque jour ses nouvelles ,  on progresse ,  on progresse : 

Aujourd'hui ,  on peut lire ou entendre partout dans les médias que  les forces franco-maliennes ont repris le contrôle de la ville de Tombouctou, dans le Nord du Mali, dans la nuit de dimanche à lundi,  d'après  le porte-parole de l'état-major des armées françaises à Paris.

Cette ville classée au patrimoine mondial de l'Unesco était tombée l'année dernière aux mains de rebelles islamistes qui y ont détruit des monuments. Les forces franco-maliennes l'ont reconquise en 48 heures sans rencontrer de résistance. ...  Etc .. 

Et puis quand même ceci :

Simultanément, des militaires français ont été parachutés sur les arrières des forces djihadistes pour empêcher celles-ci, avec le soutien d'hélicoptères, de fuir vers le nord.

Bon s'ils les en ont empéchés, ils ont dû en  capturer,  ou tuer , ou blesser , ou " détruits"  ou je ne sais pas ..  mais jamais on ne parle de blessés , ni de morts , ni de prisonniers  dans le camp adverse ! 

C'est une drôle de guerre , que celle de Hollande !  Des paras qui sautent, qui les empêchent de fuir , et  jamais de morts , jamais de blessés  ! jamais de prisonniers ! disparus !   pas de dommages collatéraux !  y'a pas de résistance ,.. oh tant mieux si y'a pas de sang qui coule .. mais les terroristes ils deviennent quoi ?  ils s'évaporent dans le brouillard ? comme des fantômes ? 

Bon hormis le premier jour avec le pilote d'hélico ,  et les otages d'Algérie , çà à l'air de se passer le plus paisiblement du monde ! Pas même une égratigure de part et d'autre ! c'est pas que je prêche le malheur ,  loin de là  !  Mais j'ai l'impression que c'est trop beau pour être vrai !  ..

D'autant que y'a des infos un peu plus pessimistes qui commencent à percer ici et là  !  Nous cacherait-on quelque chose ?

En Somalie ,  déjà,  le gouvernement nous avait annoncé 17 terroristes tués ,  et un soldat, un autre disparu et l'otage ,   et puis çà devient deux soldats morts ,  Et ensuite on parle de 4 civils tués , et   8  ..  selon Direct-matin ( extraits ci dessous ) .. euh,  des civils , c'est pas tout à fait des terroristes !  

  " La population locale pleurait dimanche la mort de huit victimes civiles, selon plusieurs témoins interrogés par l'AFP.

Quatre de ces civils ont été tués lors de la progression au sol des commandos vers Bulomarer, dans des circonstances qui restent à éclaircir: un couple, leur fils et un autre homme, a priori des éleveurs locaux selon les habitants du secteur.

Quatre autres civils ont été tués par des balles perdues dans les combats à Bulomarer, dont une femme, son enfant et le gardien d'un marché.

"Nous ne savons pas pourquoi des civils ont été tués" hors de Bulomarer, a indiqué Ali Moalim Hassan, un notable local, ajoutant que leurs corps ont été retrouvés près d'un lieu appelé Dhaydog.

Les soldats français "ont tué des civils innocents et ils sont repartis sans avoir rien obtenu, les gens ici sont très déçus du gouvernement français en raison de ces victimes civiles", a déclaré un autre habitant de Bulomarer, Moalim Ahmed Nur.

"Ces gens (les commandos français) étaient fous", s'énerve un employé somalien d'une agence humanitaire locale, s'exprimant sous couvert d'anonymat. "On nous dit qu'ils étaient environ une quarantaine face à plus de cent combattants shebab lourdement armés. Leur mission était impossible et très peu professionnelle". "

Du coté du Mali ,  tout se passe le mieux du monde aussi ,  çà progresse , çà progresse,  maisindependant.png de rumeurs commencent à faire jour ,  vrai ?  faux ?  On n'en sait rien, mais si c'est faux , il serait bon que le gouvernement démente et nous rassure !  !  çà tombe bien,  le ministre de la défense doit nous faire " son rapport"  ce soir à 20 h sur TF1 !  

Ainsi on apprend que :

L'attaque française sur Konna, au cours de laquelle un pilote d'hélicoptère avait été tué le 12 janvier, aurait fait 12 morts civils et 15 blessés selon un témoignage cité par The Independent.

L'Independent, qui est le premier à évoquer des pertes civiles, ne donne pas d'autres détails dans l'article, signé par trois journalistes, et publié en Une du journal, qui évoque la situation générale de la guerre au Mali. Il n'évoque notamment pas la source du chiffre de douze civils tués dans cette opération.

source arrêt sur Image 

Alors ..  est ce vrai ou faux ?  Espérons que les journalistes de TF1 , s'ils font bien leur boulot demandent des précisions à ce sujet !  Si c'est vrai , ce serait grave de nous l'avoir caché !  ..  L'Indépendant , c'est quand même pas à mon avis , un canard à raconter des ragots , si ? 

Moi , cette guerre trés paisible , avec des ennemis super-armés, eux aussi, se déplaçant en pick-up , çà me semble bizarre , je voudrais bien me tromper mais.. , d'autant que d'un autre coté  on nous parle aussi de combats au corps à corps .. pas clair tout çà ! ..  C'est pas comme en Afghanistan , avec des troupes statiques, cantonnées ,  il s'agit de troupes qui avancent vers le nord , au front ,  et qui sont à la reconquête de territoires occupés .. C'est ce qu'on nous dit .. 

Et puis , quel est le rôle exact du Qatar dans cette guerre ?   Notre gouvernement si prompt à nous faire ses communiqués réguliers , serait bien attentionné de nous donner des précisions ..  Ou est-ce trop embarassant ? 

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22 janvier 2013 2 22 /01 /janvier /2013 17:22

PAR EMMANUEL HADDAD (14 JANVIER 2013)

Les Français s’éclairent et se chauffent grâce à leur travail : ces centaines de mineurs nigériens qui ont passé 20 ou 30 années de leur vie à extraire de l’uranium pour Areva. De l’uranium qui, importé en France, alimente ensuite nos 58 réacteurs nucléaires. Souvent victimes des effets des radiations, ils souffrent et meurent aujourd’hui dans l’indifférence. Pas question de reconnaître leurs maladies professionnelles. Combien de temps le leader français du nucléaire continuera-t-il à les mépriser ? Reportage.

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L’extraction minière d’uranium au Niger serait-elle l’une des activité les plus sûres au monde ? Areva y exploite deux mines depuis le début des années 1970 [1], et emploie aujourd’hui 2 600 personnes. Or, en un demi-siècle, seuls sept dossiers de maladies professionnelles d’employés travaillant dans les mines d’uranium d’Arlit et Akokan, dans le Nord-Niger [2], ont été validés par la sécurité sociale nigérienne. Et sur les sept travailleurs victimes de pathologies professionnelles, cinq sont des expatriés français, indique Ousmane Zakary, du Centre de sécurité sociale de Niamey. Seuls deux mineurs nigériens sont concernés, alors que le personnel nigérien constitue 98% des employés d’Areva sur place. Une performance sanitaire !

L’extraction d’uranium ne serait-elle pas plus dangereuses pour la santé des travailleurs que la culture d’oignon ou de mil ? Les Français, dont une large part de l’électricité est produite grâce au minerai nigérien – qui alimente un tiers des 58 réacteurs nucléaires – doivent-ils se réjouir de l’attention portée par Areva à la santé de ses salariés ?« Les mineurs d’uranium sont exposés à des radiations ionisantes tant par irradiation externe qu’interne. Ils sont exposés dans les carrières d’uranium, les mines souterraines, les usines d’extraction de l’uranium, mais aussi à leur domicile et en ville », décrit pourtant Bruno Chareyron, directeur du laboratoire de la Commission d’information et de recherche indépendantes sur la radioactivité (Criirad). L’organisme a réalisé de nombreuses analyses sur la présence de gaz radioactifs dans l’air, l’eau et l’alimentation à Arlit. Dans cette zone, 35 millions de tonnes de déchets radioactifs sont empilés à l’air libre depuis le début de l’exploitation. Au gré du vent, du gaz radon et ses dérivés s’en échappent. Des substances « classées cancérigènes pour l’homme par l’IARC [Centre international de recherche sur le cancer] dès 1988 », précise l’ingénieur en physique nucléaire.

Pas de suivi médical pour les anciens mineurs

Pourquoi n’y a-t-il pas plus de maladies professionnelles déclarées ? Soit Areva est effectivement exemplaire, soit ces maladies professionnelles sont dissimulées, écartées des études et des statistiques. Au Centre de sécurité sociale de Niamey, la capitale nigérienne, Ousmane Zakary esquisse une réponse. C’est le médecin des filiales d’Areva en charge de l’extracion (la Somaïr et la Cominak) qui doit alerter la sécurité sociale de l’existence d’une maladie professionnelle au sein de son personnel. Puis un médecin du travail mène une contre-expertise. Or « de nombreux ouvriers se plaignent que le médecin de la Cominak leur pose des problèmes pour déclarer leur maladie professionnelle. On essaye de leur cacher leur situation de santé », témoigne Ousmane.

Pire : seuls les mineurs en activité peuvent recevoir une prise en charge sanitaire de l’État nigérien. « Il n’y a pas de suivi médical pour les anciens mineurs. Pourtant les maladies liées à la radiation se déclarent souvent des années plus tard, décrit Ousmane. « Il y a quatre ans, le directeur adjoint d’Areva au Niger et son DRH sont venus pour en savoir plus sur la situation des anciens mineurs ». Cette visite n’a rien changé : les anciens travailleurs des mines d’uranium du Niger ne sont toujours pas couverts par leur ancienne entreprise ou par l’État.

« Ils sont tous morts ! »

Pourtant, les témoignages de malades ou de familles d’anciens mineurs décédés affluent.« Mon mari faisait partie des premiers agents de la Somaïr. Tous ses collègues sont morts, de cancers, de problèmes de reins, de foie… Parmi ceux qui sont restés, beaucoup sont malades ou paralysés. Mais on ne peut pas dire que c’est lié directement à l’irradiation, il aurait fallu faire des études ! », se désole Hamsatou Adamou, sage-femme, responsable de la maternité du centre médical d’Arlit, puis de la Cominak.

Elle participe chaque semaine à la réunion de l’Association des anciens travailleurs du secteur minier et leur famille (ATMSF), créée en 2009 par Boureima Hamidou. Cet ancien échantillonneur de la Cominak, victime de ce qu’il considère comme un licenciement abusif, cinq ans avant sa retraite, a décidé de se mobiliser pour les mineurs. Dans le local exiguë de l’association, des sexagénaires patientent, tous atteints de paralysie, souffrant d’insuffisance rénale ou de troubles pulmonaires. Des survivants. La plupart des mineurs d’Arlit et Akokan qui ont travaillé entre les années 1970 et 1990 pour le compte d’Areva ne sont plus là pour témoigner. « Ceux qui ont pris leur retraite début 1990 n’ont pas tenu deux ans. Ils sont tous morts ! C’était comme une épidémie ! », décrit Cissé Amadou, qui a travaillé vingt ans comme cadre pour la Somaïr à Arlit.

De l’uranium à pleines mains

Ancien ouvrier de la Cominak, Mamane Sani fait partie de ces chanceux qui ont survécu. Mais à quel prix… C’est l’heure de la prière. Le frêle homme vêtu de son boubou ne parvient pas à laver son pied gauche, selon le rituel musulman des ablutions. Depuis 1992, il est paralysé du côté gauche. Une maladie qui s’est déclarée « trop tard » pour être reconnue. La Cominak n’a pris en charge aucun frais de santé, malgré 25 ans passés à travailler pour la société minière. Dans son travail, Mamane était au contact direct avec le « yellowcake », un concentré d’uranium qui, une fois enrichi, permet de produire de l’énergie nucléaire.

Plusieurs anciens mineurs pointent l’absence de protection : « Je maniais directement l’uranium. Au début, les gants, on ne savait même pas ce que c’était. Il n’y avait pas non plus de masques. Tout ça est venu après », raconte Islam Mounkaïla, président de l’ATMSF, et opérateur de fabrication dans l’usine de transformation de la Cominak pendant 20 ans. Des témoignages assez éloignés des déclarations d’Areva, premier employeur privé du pays, qui affirme avoir« intégré la sécurité comme une composante de son métier et [mettre] en place une politique de prévention depuis le début de son implantation au Niger. »

Areva condamnée pour « faute inexcusable »

Areva a bien créé un comité de santé et sécurité au travail… En 1999, 45 ans après l’ouverture de sa première mine. Le port de gants et de masques de protection est aujourd’hui obligatoire pour tous les travailleurs miniers, souligne Boureima Hamidou, qui dénonce cependant le manque de formation chez les employés. Un progrès bien tardif. « Pour une maladie professionnelle reconnue chez un salarié français ayant travaillé au Niger, combien de morts et de malades dus à la radioactivité – rendus invisibles par les choix d’organisation du travail – chez les travailleurs du Niger et dans la population riveraine des mines et des usines d’uranium dans ce pays ? » s’interroge Philippe Billard, de l’association Santé sous-traitance du nucléaire-chimie. L’ancien « nomade du nucléaire » réagissait à la mise en accusation d’Areva, devant le tribunal des Affaires sociales de Melun, concernant le décès de Serge Venel, cadre de la Cominak de 1978 à 1985, mort d’un cancer. Areva a été jugée coupable de « faute inexcusable » par la justice française. L’entreprise s’est empressée de faire appel.

Vers une action juridique d’envergure ?

Islam Mounkaïla, le président de l’ATSMF, se souvient bien de Serge Venel :« C’était mon chef opérateur. Nous étions beaucoup plus exposés que lui : en tant que mécanicien, il n’intervenait qu’en cas de panne ou d’incident, tandis que nous étions en permanence en contact avec le minerai », explique-t-il, entre deux crises de toux. Si les anciens mineurs nigériens ont souffert des mêmes pathologies que celle qui a emporté Serge Venel, une action juridique d’envergure serait envisageable pour obtenir réparation. « S’ils dédommagent la veuve de Serge Venel, nous sommes des milliers de personnes au Niger à partager son sort, en pire », avertit Boureima, qui attend avec impatience le résultat du procès en appel, qui aura lieu le 4 Juillet 2013 à la Cour d’appel de Paris.

Ce procès servira-t-il la cause des travailleurs nigériens ? « La jurisprudence du Tribunal des Affaires de sécurité sociale de Melun pourrait parfaitement être transposée (…). Dans ce cas, la juridiction compétente serait le Conseil de Prud’hommes, en considérant, comme l’a fait le tribunal de Melun, que la société Areva était leur co-employeur. Cette demande pourrait être présentée par les travailleurs eux-mêmes ou par leur famille en cas de décès », explique l’avocat Jean-Paul Teissonnière, spécialisé sur ces questions.

Toujours aucune trace de maladie liée à l’uranium

Une véritable bombe à retardement qu’Areva s’est empressé de désamorcer en créant en décembre 2010 l’Observatoire de Santé de la région d’Agadez (OSRA), en réponse aux revendications croissantes de la société civile d’Arlit, de Médecins du Monde et de l’association Sherpa. Ces ONG dénoncent depuis 2003 les atteintes à l’environnement et à la santé des travailleurs des mines d’Areva au Gabon et au Niger. L’objectif : offrir « un suivi post-professionnel des anciens collaborateurs exposés à l’uranium », décrit Areva sur son site internet. Avec une consultation médicale – examen clinique, radiographie pulmonaire pour ceux exposés au minerai, analyse sanguine – tous les 2 ans. L’OSRA doit également assurer un suivi sanitaire des populations de la zone minière, avec une analyse des données indépendantes et scientifiques (registres médicaux des maladies constatées, rapports des hôpitaux, études de cas…) disponibles. Et doit conduire « une étude sur la mortalité des mineurs de 1968 à 2005 afin d’assurer une totale transparence sur l’impact sanitaire de l’activité minière actuelle et passée ».

Transparence, donc. Mais après un an de consultations médicales, toujours aucune trace de maladie liée à l’uranium ! « Nous avons relevé quatre dossiers problématiques, dont deux révélant des anomalies. Après analyse, le comité médical de l’OSRA a indiqué qu’il n’y avait pas de lien avec l’exposition à l’uranium, mais nous avons souhaité les prendre en charge tout de même. Et là, on entre dans l’action de santé publique, car on leur un offre un suivi médical, même s’il s’avère qu’ils n’ont pas de maladie professionnelle », se félicite Alain Acker, directeur médical d’Areva.

Le sable, plus dangereux que l’uranium...

Dans un rapport [3], Greenpeace met pourtant en évidence une pollution radioactive dans l’air, dans l’eau et dans les nappes phréatiques, et un manque de sensibilisation de la population à Arlit, où « le taux de mortalité des maladies respiratoires (16%) est deux fois plus élevé que la moyenne nationale (8,5%) ». Areva réagit en publiant son propre rapport, Areva et le Niger, un partenariat durable. On y apprend que « la communication de Greenpeace repose essentiellement sur les peurs du public et la désinformation », tandis que les affections allergiques sont dues « aux actions agressives du sable pour les yeux et les poumons et non à l’activité minière comme le laisse supposer Greenpeace » !

Quand le journaliste Dominique Hennequin revient du Niger et du Gabon avec un reportage à charge, Uranium, l’héritage empoisonné, diffusé sur la chaîne Public Sénat, il est rappelé à l’ordre par le porte-parole d’Areva pour avoir osé affirmer que l’accueil organisé par la société minière lui rappelait la Corée du Nord… Mais comment parler de transparence, quand l’OSRA est financé à 100 % par Areva ? « Moins d’un tiers des anciens travailleurs des mines a été recensé : 472 à Arlit et 39 à Agadez. Sur ce tiers, seule une centaine a reçu une visite médicale, décrit Cissé Amadou, l’ancien cadre de la Somaïr.

Opération de communication

« Le pire, c’est que les visites ont été supervisées par le docteur Barazé, médecin de la Cominak pendant des années. Comment un docteur qui n’a jamais relevé de pathologie liée à l’irradiation chez des ouvriers, qui ont tous trépassé deux ans après leur départ de la mine, pourrait revenir sur son diagnostic aujourd’hui ? », poursuit Cissé Amadou. Après trois ans de partenariat avec l’OSRA, l’association Sherpa a annoncé le 18 décembre 2012 son retrait. Pour l’ONG, la nouvelle direction d’Areva a « réduit pour l’essentiel l’exécution des accords à une opération de communication, sinon d’affichage. ». L’avenir de ce « dialogue exemplaire et sans précédent entre des Autorités nationales, les organisations non gouvernementales (ONG) et un partenaire industriel responsable », selon les mots d’Alain Acker, directeur médical d’Areva, semble bien compromis.

Pour Bruno Chareyron, de la Criirad, le suivi post-professionnel de l’Observatoire de santé est de toute manière biaisé, Areva ne prenant en compte qu’une « liste périmée et incomplète » de maladies professionnelles induites par la radioactivité, estime l’ingénieur. « Les connaissances actuelles sur les effets des expositions chroniques à de faibles doses de rayonnement montrent que les atteintes à la santé concernent de nombreux types de cancers et l’ensemble des fonctions vitales. Il peut s’agir d’atteintes cardiovasculaires, de maladies rénales ou d’affections neurologiques, et pas seulement de cancer broncho-pulmonaire, de sarcome osseux ou de leucémie. » Autant de mots posés sur les maux d’Islam, qui souffre de « lourdeur dans la joue, la main et le genou droit », de Mamane, à moitié paralysé, d’Aboubacar Ilitimine, foreur à la Somaïr depuis 1976, qui souffre d’insuffisance rénale… Comme de nombreux anciens travailleurs miniers nigériens.

Ces anciens travailleurs pourraient aussi faire jouer leur « préjudice d’anxiété », pour obtenir des dommages et intérêts, comme ceux reconnus [4] pour les salariés non malades exposés à l’inhalation de poussières d’amiante. « Dans l’hypothèse où le lien de causalité serait trop difficile à établir, nous pourrions envisager devant le Conseil de Prud’hommes des demandes au titre du préjudice d’anxiété lié à une exposition fautive à la radioactivité, dans des conditions de danger que l’employeur, en l’occurrence Areva, ne pouvait ignorer », expose Jean-Paul Teissonnière. L’avocat, spécialisé sur les questions sanitaires vient d’obtenir entre 5.000 et 30.000 euros de dommages et intérêts pour les salariés de la société Eternit non malades exposés à l’amiante. Qu’elle soit juridique ou politique, la solution qui permettra aux anciens travailleurs miniers nigériens d’obtenir une prise en charge médicale doit être trouvée au plus vite.

Emmanuel Haddad

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21 janvier 2013 1 21 /01 /janvier /2013 22:27

Repérer les médiamensonges

Suite . Diaboliser ...le Rôle du Qatar.. Empécher les débats .. 

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