REPRISE D'UNE NOTE DU BLOG DE THIERRY LENAIN
Je vous emmerde, en français dans le texte
J'ai voté NON
Je ne suis pas égoïste. Je ne prône pas le repli sur soi. Les valeurs de solidarité, de partage et de fraternité sont aussi les miennes. Je ne suis pas raciste. Je ne suis pas xénophobe. Je nai pas peur de lAutre. Je nai pas peur de vous. Et je vous emmerde, en français dans le texte.
Je vous emmerde davantage encore quand, généralement engoncés dans vos revenus confortables, vous me montrez les graphiques de la répartition sociologique des votes en me disant : toi on le sait que tu nes pas raciste; toi, tes comme nous, même si tu as voté NON. Mais eux Eux les employés, les ouvriers, les ruraux, les fonctionnaires qui ont voté par trouille, eux qui refusent de donner une journée de travail pour sauver les vieux de la mort, qui refusent de laisser une parcelle de leur protection sociale pour que le plombier polonais vive mieux
Vous prétendez que la lutte des classes est morte, mais vous êtes la preuve la plus misérable que nous sommes en plein dedans.
Comme ces Français dont vous estimez qu'ils sont une composante archaïque de notre société vous empêchant de faire l'Europe entre gens de bonne compagnie, jai voté NON. Et, comme vous prétendez l'être, je suis généreux. Et je suis solidaire. Je sais quil y a plus malheureux quun ouvrier français et je partage lidée dune Europe ouverte qui répartisse équitablement la protection sociale et des salaires décents. Mais pas en culpabilisant le salarié hexagonal afin que, prenant conscience que lhistoire des luttes sociales françaises un peu trop rapides l'ont quelque peu abusivement gâté, il lâche un morceau de ses "privilèges".
Enfoirés de donneurs de leçons au bronzage nickel ,qui, depuis dimanche soir, insultez le peuple dune manière des plus caricaturales, allez-y, continuez, vous vous préparez des lendemains qui déchantent. Vous pensez que vous allez ramener le bon peuple au bercail ? Vous ne ferez quen précipiter une partie, humiliée, dans les bras du fascisme.
Et toi qui, du haut de ta suffisance, te crois tout permis parce quun jour tu as porté des sacs de riz en Somalie, toi qui, mieux que personne, sais tout du monde et qui nous explique avec mépris que nous navons pas pris conscience de sa réalité et de sa complexité, que nous sommes des frustes ignorants apeurés et xénophobes, toi qui coktailise à lendroit où elles se trouvent, je te propose une chose : au lieu de nous gerber dessus, pique en douce les clés de la Bourse. Il y a là-bas une corbeille pleine de fric. Plongeons-y les mains. Et relevons le niveau de vie de tous ceux qui en ont besoin, dans cette Europe qui sera alors fraternelle